Dans le cadre de l’Université itinérante de la Paix, l’organisation non gouvernementale Leaders pour la Paix, s’est rendue à Hanoi les 16 et 17 décembre 2019. Elle y a organisé un atelier placé sous le thème «Paix et environnement».
Après Abidjan, Paris, Tunis et Genève, c’est donc Hanoi que Leaders pour la Paix a choisi pour lancer son message, un message de paix, bien évidemment, qui s’adresse aussi bien aux grands de ce monde qu’à chacun d’entre nous.
C’est Jean-Pierre Raffarin, l’ancien Premier ministre français, qui préside Leaders pour la Paix. Cette année, il était accompagné de Kabine Komara, ancien Premier ministre guinéen; d’Assia Ben Salah, diplomate marocaine; d’Elisabeth Decrey, présidente d’honneur de l’organisation Geneva Call et ancienne présidente du parlement de Genève; de Ouided Bouchamaoui, ancienne présidente de l’Union tunisienne du commerce, des arts et de l’artisanat, lauréate du prix Nobel de la paix en 2015; de Yin Myo Su, fondatrice du Inle Heritage Fund au Myanmar; et de Kanwal Sibal, ancien ministre indien des Affaires étrangère.
«Notre objectif est simple: écouter, comprendre, proposer», explique Jean-Pierre Raffarin. «Nous voulons écouter ce que disent les autorités vietnamiennes quand à leur propre rôle aujourd’hui en tant que président de l’ASEAN ou en tant que membre du Conseil de sécurité de l’ONU en janvier prochain. Nous voulons aussi écouter les jeunes vietnamiens et comprendre leurs préoccupations. Nous avons pu rencontrer un certain nombre d’organisations qui nous ont éclairé sur ce qu’est la société vietnamienne d’aujourd’hui... Vous savez, nous ne sommes pas une organisation qui est pilotée par une autre organisation. Nous sommes vraiment une coopérative et nous discutons entre nous. Nous sommes les uns et les autres connectés à la diplomatie de nos pays respectifs et nous avons pas mal d’information que nous rassemblons».
Leaders pour la Paix a donc organisé, en partenariat avec l’Union des organisations d’amitié du Vietnam, un atelier sur le thème «Paix et environnement» avec la participation d’une cinquantaine d’experts, d’universitaires et de chercheurs vietnamiens et étrangers.
«Nous avons pu, dans ce travail, déterminer un certain nombre de priorités qui sont très importantes. Un: le soutien au multilatéralisme et la nécessité de le réformer pour lui permettre de survivre. Deux: la question de l’environnement, avec une idée maîtresse qui est sortie de nos discussions, qui est qu’il ne peut pas y avoir de politique de l’eau qui ne prenne pas en compte le problème de la biodiversité. La biodiversité est un préalable à toute politique de l’eau», relève Jean-Pierre Raffarin.
Kabine Komara a effectivement campé les grandes problématiques environnementales mondiales du moment, avec un accent particulier sur la situation du Vietnam dont les potentialités agricoles et hydriques sont fortement menacées, et sur la pollution, qui a atteint un niveau particulièrement alarmant à Hanoi.
La rencontre a été suivie d’un débat extrêmement enrichissant avec les étudiants de l’Académie de diplomatie du Vietnam, un débat qui portait essentiellement sur les crises que traverse le monde actuellement, sur le multilatéralisme, sur les mécanismes de préservation de la paix dans le monde et sur le rôle des femmes. Elisabeth Decrey s’est montrée particulièrement impressionnée par la qualité des échanges.
«Hier, nous avons eu la chance de rencontrer les étudiants de l’Académie de diplomatie», dit-elle. «Ils se sont montrés très intéressés, très attentifs, avec beaucoup de questions, beaucoup de propositions… Il y avait beaucoup de jeunes femmes. Nous sommes très contents de voir que les femmes veulent jouer un rôle. C’était important pour nous, en tout cas, d’être là avec tous ces jeunes, de partager quelques unes de nos réflexions avec eux. C’est une génération qui n’a pas connu la guerre mais qui en a connu les conséquences et qui vit maintenant dans un pays de paix. Mais la paix c’est quelque chose qui se travaille tous les jours, ce n’est pas quelque chose qui est acquise une fois pour toute. C’est des droits. Et la défense de ces droits passe par le dialogue, par le multilatéralisme, d’où l’importance, pour cette jeune génération, du dialogue, de la recherche de la solution commune…»
Des rencontres ont également eu lieu avec les autorités politiques et gouvernementales vietnamiennes, et ce, alors même que le Vietnam s’apprête à siéger au Conseil de sécurité de l’ONU.
Anoter, pour conclure, que Tôn Nu Thi Ninh, qui est une diplomate qui a beaucoup œuvré à l’intégration internationale du Vietnam et plus particulièrement à son rapprochement avec la France, a été invitée à se joindre à Leaders pour la Paix et à y faire entendre la voix du Vietnam.